Oui, monsieur
Thiam, au moins sur ce plan là, nous sommes d’accord totalement là-dessus. Les promesses d’un président normal doivent
nécessairement suivre les actions sur le terrain et en toute objectivité,
surtout sur un sujet aussi vital et
crucial qui interpelle la conscience, lorsqu’il s’agit d’une question de
salubrité publique telle la transparence d’une bonne gouvernance, vertueuse et
sobre. Nous réitérons nos propos, les
comparaisons baroques d’un enfumage burlesque d’un Macky nourri du lait ultra
libéral à un François hollande ne manquent pas de culot de la part d’incultes
chevronnés et indignes, tombés sous l’escarcelle d’une vaste escroquerie
politique, riment parfaitement avec la petitesse d’esprit des auteurs
propagandistes, dressés en coupe réglée au nom de la pensée mécanique
endiablée. Toute l’eau de mer ne suffit pas pour laver une tache de sang
intellectuelle [Lautréamont], plutôt, nous disons qu’il n’y a pas de rivières
pour laver ces crimes intellectuels, imprescriptibles à l’infini. Les
masques tombent peu à peu à mesure que les jours et les mois passent. Les
langues se délient pour démanteler admirablement la supercherie: « sobriété
d’une bonne gouvernance vertueuse ». Bonne gouvernance vertueuse, mon œil !
Sobriété d’une bonne gouvernance vertueuse ou transparence d’un népotisme comme
système de gouvernance ?
Messieurs les Ministres et Ministres Conseillers,
levez-vous et au garde-à-vous, fermez la donc ou rendez- moi vos tabliers !
« Je suis président de la république, je nomme donc
qui je veux », nous rappelle bien la déclaration de son maître.
Abdoulaye wade déclarait que Karim Wade, ministre de la
Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de
l’Energie, sûrement, des terres, des océans de la planète est plus intelligent
et plus compétent que tous les leaders de l’opposition’. ‘’Personne dans
l’opposition n’a la compétence économique et financière de Karim.’’
Et Macky suit la même logique décapante,
sermonne : Je suis président de la république, je nomme
donc qui je veux », Entre wade et son élève, la tonalité des discours se passe
de commentaire. La même mécanique sémantique révulse par son caractère
névrotique. Lequel des deux méprise autant les sénégalais ? Qui volera un œuf,
volera un bœuf.
La nomination obscure d’Aminata Niane au poste de « conseillère
spéciale » relève incontestablement
d’une autre dérive sémiologique plus que parlante, qui en dit long sur la
nature de cette nomination à la fois burlesque, irrationnelle. Messieurs les
Ministres et Ministres Conseillers, levez-vous et au garde-à-vous, fermez la donc ou rendez- moi vos tabliers !
Pourrions-nous blanchir l’actuel locataire de l’avenue
Roume, ancien premier ministre du Pape du Sopi, ministre de l’intérieur,
directeur de campagne, président de l’assemblée nationale du magistère le plus
scandaleux, dont l’immense fortune incongrue, déclarée à demi-mots, ne peut
être publiée, au risque de choquer le sénégalais lambda ? Macky Sall à
"Jeune Afrique : «il vaut mieux ne rien publier et cacher son patrimoine».
Pendant la campagne
électoralo-lobbiste, la propagande débridée aurait voulu que Macky Sall fût
l’homme politique le plus expérimenté de toute l’histoire du pays de la
Téranga. Un comble tout de même, pour ne pas dire une insulte contre le reste
de l’échiquier qui en a pris pour son
grade ! Paraît-il que Moustapha Niasse
ne lui arrivait même pas à la cheville.
Aujourd’hui, aucune voix libre n’est audible pour
contenir l’abondance de la servilité à outrance. En lieu et place des esprits
décolonisés, les superlatifs superflus, les hyperboles, charriées par le
vacarme titanesque de la machine des rapines politiques, sur fond d’anaphores
de la démesure pour le dernier venu, ne manquent pas de piment, avec un fort
taux d’adrénaline, que rien ne semble retenir, pour l’instant. Mais ce qu’on
oublie, c’est que les Sénégalais ont
massivement voté au second tour contre Wade, bien gloutonné, parrain de la mafia et candidat de la monarchie du pouvoir par le
sang, mais certainement pas par conviction politique à l’égard de celui qui est
aujourd’hui, aux manettes, sous les lambris dorés du" ndata talakk"
qu’il partage avec sa famille par son caractère ethno clanique éloquemment transparent . De
quand date donc sa fortune cachée ?
Conseillère spéciale, très emphatique ! Qu’est-ce qui se
cache donc derrière cette nomination extraordinairement bizarre au moment où
par comme hasard, une enquête préliminaire plus que
fondée, diligentée par le Procureur de
la République, chargée de faire la lumière sur la gestion du Projet de
promotion des investissements privés (Ppip) logé à l’Apix que dirigeait Aminata
Niane. Comme par coïncidence, cette dernière, « très inquiète »,
est reçue discrètement plusieurs fois,
avant d’être nommée. Le moins qu’on
puisse dire, c’est que cette nomination
trop hâtive semble s’inscrire dans une logique d’histoire rocambolesque et hystérique,
ambigüe et obscure. Comment peut-on prêcher à la fois la bonne parole d’une gouvernance
de rupture sobre, vertueuse, transparente et nommer discrètement Aminata Niane, une personne présumée mouillée
jusqu’au cou, décriée, coupable et capable des faits incriminés sur des
histoires carambouilleuses, suscitant la curiosité du procureur, qui s’apprêtait, à faire toute la lumière sur la gestion du Projet de
promotion des investissements privés sous la responsabilité de l’apix que
dirigeait alors cette dernière ?
Peut-on
vraiment parler d’équité, de moralité et d’indépendance de la justice supposée
libre et libérée lorsque l’exécutif lui-même s’autorise tout, en étant juge et partie ? N’y a-t-il pas l’ombre d’un
doute d’une politique à géométrie variable et réellement coupable des pratiques
peu orthodoxes lorsque de petits larcins, pour leur grade, sont livrés aux
chiens et traînés à la boue, à libre cours, sans répit, dans les tribunaux aux ordres, pendant que l’ex patronne de
l’apix, choyée pour ses beaux yeux et non point pour sa compétence supposée,
est épargnée des audits audibles ipso facto et nommée conseillère spéciale du
président de la république ? Que dire des contradictions d’un régime au
verbiage creux et verbeux, qui s’autoproclame vertueux et qui
s’octroie librement le beurre et l’argent du beurre et les beaux yeux de
l’infirmière ?
Nous l’avions déjà martelé l’OPA sur les audits audibles à haut débit :
à qui profite donc le crime ?
Les audits de la discorde et à géométrie variable, continuent en grande pompe, selon les
mauvaises postures au mauvais endroit et au mauvais moment. Nous sommes au cœur
d’un régime présidentiel, qui tourne en plein régime. Il dispose de tous les
leviers du pouvoir par sa posture que lui confère la constitution. Il est donc
par essence juge et partie. Point de contre-pouvoir, aucune ligne Maginot n’est
dressée contre lui. Il décide tout seul in fine. C’est un véritable monarque de la République.
Si l’on veut réguler des prévarications à répétitions, il faudrait
que l’on mette nécessairement
un directoire collégial de
magistrats totalement libres et indépendants du pouvoir politique. A l’instar
des grandes démocraties, il est
souhaitable de réformer le statut pénal du président de la République.
Mais faut-il qu’on ait le courage de
dire haut et fort que le principe
d’immunité du Chef de l’Etat devient
dans les faits, une impunité inacceptable, alors que pendant ce temps,
le citoyen lambda est embastillé le plus souvent pour des broutilles ?
Pour cela, est-il nécessaire de créer en permanence tout ce remue-ménage
des audits à libre cours et à tambour
battant sur fond d’effets d’annonce, si
l’on ne réforme pas en profondeur la constitution ? Voilà la seule clé de
voûte pour stopper les prévarications à répétitions ! Tout le reste n’est
que mystification et tromperie.
Dans une société égalitaire, exemplaire ou supposée comme
telle, les audits quoique redoutables pour les coupables, pris la main dans le
sac, sont toujours salutaires, recommandables, nécessaires et sur commande
recommandée de la moralité politique, au nom de
la transparence démocratique. Car personne ne doit être au- dessus des
lois. Pour cela, il faut nécessairement des institutions fortes, respectables,
inviolables avec des hommes libres, indépendants du pouvoir politique, aux
compétences requises. Or, dans la plupart des pays africains, dont le régime
présidentiel est calqué sur le modèle de l’ancien maître, les mêmes déconvenues
résultent en réalité, d’une émanation monarchique, taillée sur mesure pour un
seul homme, cette réminiscence ringarde,
régente la démocratie par des pirouettes de la ruse.
Car ici, le
parquet tenu en laisse, agit en service commandé sur instruction tacite de
l’exécutif, le tout puissant, diligente
en filigrane les opérations sur commande recommandée. Il y a là une contradiction flagrante et une
collusion inacceptable des rôles et ce n’est pas notre vision de la démocratie.
Pour empêcher ces dysfonctionnements trop saillants,
allant à l’encontre de la justice, faut-il alors nommer les procureurs par le
suffrage universel, au même titre que l’élection du président de la république,
à l’instar du modèle anglo-saxon pour éviter justement les intrusions du
pouvoir politique ? C’est la seule manière de libérer la justice pour
qu’elle puisse travailler librement en toute sérénité et en toute conscience.
Le combat continue !
Ahmadou Diop
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire