vendredi 8 juin 2012

La bonne gouvernance, ce n’est pas maintenant !


Aussi extraordinaire que cela puisse paraître,  Macky sall, intronisé au perchoir, au lendemain des élections présidentielles du 25 mars 2012,  la justice présumée libre et libérée du pouvoir politique, semble prendre les allures d’indépendance, aux apparats coriaces, décide, alors de débusquer publiquement les malfrats aux mains baladeuses, sans pour autant qu’il y ait jusqu’ici, des gardes à vue prolongées, pour dire que rien ne sera plus comme avant.  Et les coupables, corrompus, désignés, immensément riches,  s’érigent tous sous des oripeaux victimaires, déclarés, non- éclairés, sortent outrés et choqués, rentrent tranquillement libres chez eux, après des interrogations. Un monde à la renverse. Curieux et étrange !

 C’est à ne rien comprendre dans cette chorégraphie remarquablement incompréhensible. Qu’en est-il donc  du fils biologique inscrit  à la  première loge des incriminés ? Supputations  alambiquées à tout vent à la fois abondantes, surréalistes, sur fond de motus et bouche cousue, à demi mots.

Est-ce donc du saupoudrage aux cosmétiques bien huilés ? Allez savoir. On aurait cru à des prisons pleines à craquer au lendemain de la passation de pouvoir. Apparemment, les choses s’avèrent plus difficiles qu’il n’y paraît.  Les juges rencontrent-ils des obstacles insurmontables au point que les dossiers décriés restent cloués aux tiroirs  en  attente d’investigations plus soutenues, peut- être  ?

A mesure que les choses sérieuses piétinent, le sénégalais lambda, qui tire le diable par la queue, est convaincu que  tous les pouvoirs qui se sont succédé jusqu’ici, se valent. Et que le dernier venu n’échappe pas non plus  à la règle, à moins que d’ici là, on applique la régle, qu’à chaque situation exceptionnelle, des solutions exceptionnelles, radicales.

Elire des presdigitateurs si  riches en éclair, c’est se complaire dans un  holp up électoral pour créer les conditions d’un suicide collectif savamment orchestré sur des bases aussi  sombres que la nuit. Le changement dans la continuité s’opère dans un charivari titanesque. La bonne gouvernance, ce n’est pas maintenant !

Ainsi, comme toujours, les effets d’annonce, s’inscrivent parfaitement dans une liturgie clinquante, aux odeurs de l’aigre-doux charriant, sans discontinuité et sans surprise, pour faire beau, qui se multiplient de façon tonitruante et récurrente à chaque magistrature.  Nous appelons les sénégalais à  faire preuve de retenue  et de clairvoyance sur les gesticulations stériles de la part de ceux qui se proclament faussement une sainteté imaginaire.

De mars 2000 à nos jours, ceux mêmes là qui sont aujourd’hui sous les lambris dorés du  palais et qui se convertissent en chantres de la bonne gouvernance de façade, ne sont pas forcément les plus crédibles de l’échiquier politique, au regard de ce que nous avons vu jusqu'à présent, malgré une déclaration complaisante d’un patrimoine, pourtant faramineux, obtenu dans des conditions tout à fait obscures. La bonne gouvernance des rapines politiques, c’est l’art de diluer les consciences méprisées, maîtrisées par la ruse. Les populations lassées et laissées pour compte, en prennent pour leur grade. Car dans ce pays inintelligible, il n’y a point de coupables avérés, mais rien que  des éternelles victimes nécessairement domptables  depuis les indépendances.

Le combat continue !

Ahmadou Diop

lundi 4 juin 2012

Des snippers, convertis en directeurs de campagne ont grugé sciemment les Sénégalais.

Malgré le vacarme ubuesque et surréaliste des prétendus audits, le changement n’aura pas lieu tant qu’on ne réformera pas en profondeur le statut du président de la république, cette écharde à la plaie, tant que les juges sont nommés par celui-ci. Nous l’avons toujours dit. Peut-on raisonnablement parler de  liberté et de l’indépendance des juges, à l’heure actuelle ? Les juges sont-ils nommés par un directoire collégial de magistrats totalement indépendants du pouvoir politique. ?  Non, certainement pas, du moins à l’heure actuelle. Donc pas de changement maintenant, si ce n’est la continuité. Ceux qui y croient dur comme fer sont, soit, naïfs, soit, aveugles. Voir notre article " la République des copains et du clientélisme politique".

Dans l’hypothèse impensable où il y en aurait, cela créerait certainement des cataclysmes indescriptibles, pires que les tremblements de terre réunis qu’on n’ait jamais vus jusqu’ici, à tel point qu’on ne s’y risquerait pas. Il n’y aurait donc pas de chasse aux sorcières, ni de soucis majeurs de part et d’autre  et pour cause, sauf des  peccadilles ça et là pour donner les apparences d’une justice libre et libérée. Une mascarade en quelque sorte pour ainsi dire

Nous l'avions déjà martelé lors des élections présidentielles, des snippers, convertis en directeurs de campagne déguisés, ont grugé sciemment les sénégalais, pour leurs propres intérêts crypto personnels,  en appelant à voter massivement à demi mots pour l'élève de la sottise bien connue.  Résultats des courses, Moustapha Niasse, en rade, candidat de la Coalition Bennoo Siggile Sénégaal, se classe troisième, en laissant la place au maître et son poulain. Et le tour est joué pour que Macky Sall, l'homme qui n'est jamais un saint, gravisse les échelons. 
C’est bien l’anomalie de la démocratie qui continue de l’indépendance à nos jours.  La musique de l’extérieur aidant, entre la peste et le cholera, il fallait choisir nécessairement. Pour autant, rien ne change, au contraire, c'est la politique spectacle en bonne et due forme, malgré les gesticulations stériles de la charogne. En place  rien que du vent. Wade est chassé du pouvoir, mais son successeur, disciple de premier plan, en l’occurrence, Macky Sall,  très riche par le raccourci politique,  est travesti en imam imaginaire,  puisque le statut de l’immunité du président de la république, cette copie  certifiée conforme à l’original, importée, est transposée bêtement et se transforme en impunité présidentielle. Le vote sénégalais apparaît sur commande recommandée, même si on ne l’admet pas par fierté.  C’est un vote irrationnel par essence. Des esbroufeurs déclarés, non- éclairés, tranchent toujours avant l’heure  en lieu et place des Sénégalais mal orientés. Tout est parfaitement réglé de manière que les intérêts  exclusifs des lobbies priment sur tout, en attendant les gueules de bois déjà en orbite, lorsque ce sera trop tard. L’incivisme politique est la conséquence de nos déconvenues éternellement programmées. Un tabou bien têtu. Dans ce pays, le mal va en pis, les médiocres sont toujours les meilleurs. Et pour cause.
Ahmadou Diop
Le combat continue !