dimanche 20 mai 2012

Listes de Benno Bokk Yaakaar- l’Etat APR

Composition des listes de Benno Bokk Yaakaar ou  retour de l’ascenseur d’un parti d’apparence clanique, revigorée ? Oui, bien sûr.  Retour sur investissements,  conformément à la litanie politique bling -bling made bokk yakaar .  Ou  s’agit-il tout simplement de convergences absolues,  taillées sur mesure,  bien partagées  à l’aune  d’un même  parti pris, boulimique, sur fond d’obscurité totalement opaque ?

 Qui se cache donc  derrière  ce micmac  aux allures  rocambolesques, titanesques ? Eh bien, il n’y a rien à chercher, ailleurs,  il s’agit bien de la main sombre du magnat sénégalais, ubiquitaire, en l’occurrence, Harouna Dia, dont les accointances avec le premier magistrat du pays, constituent, assurément, un secret de polichinelle.

Harouna dia, justement, l’argentier, cette icône inconnue jusque là, fait le buzz, sans discontinuité, depuis des mois. Vous comprendrez pourquoi. Il débarque au bon moment et  n’y va pas sur le dos de la cuillère, après avoir arrosé largement son mentor, monte les surenchères avec un taux d’adrénaline, démesuré,  au-delà des limites autorisées.  Un scandale.  Et la machine des rapines politiques s’offre naturellement en spectacle, puisque le pape du sopi est maîtrisé.  Malgré les dénégations stériles et les niaiseries éternelles, rien n’y fera, puisque les sénégalais, dans leur majorité, constatent les faits amers.

 La revanche tranquille s’installe en lieu et place de la devise républicaine, et tant pis pour les aigris. C’est la règle de l’incivisme politique, qui  rime avec la démocratie triomphante des coups de briques.

 A chacun son tour chez le coiffeur, dit-on.  Ce que l’on croyait révolu, revient en surface. Peu importe que les uns soient sur le quai, c’est le sauve- qui- peut. Nous ne laissons rien penser qui puisse admettre l’arbitraire dans nos discours que nous martelons. Simplement, nous sommes des opposants  libres de conscience  pour que notre cher pays aille de l’avant, à l’instar des grandes démocraties.  Les vertus de la bonne gouvernance ne peuvent être négociables. Que cela soit clair !

Alors, le milliardaire, al pulaar, a-t-il vraiment tordu le bras à Macky Sall, comme le fait croire une certaine abondance apparemment candide ?

Et macky emberlificoté ? Silence radio de ce dernier. Qui ne dit rien consent donc. Mais de quoi s’agit-il vraiment ? La confection des listes pour les législatives fait déborder le vase.  Mais  l’homme par qui le scandale arrive, est bien le très  distingué Harouna Dia, la cheville ouvrière de  la victoire du vainqueur Macky. L’argentier en question imprime sa marque mécanique, en imposant sa propre liste de proches contre vents et marées.

Et Wal Fadjri d’ajouter : « C’est lui, Harouna Dia qui a chamboulé les listes en imposant ses proches et ses amis », accuse un militant de l’Apr sous le couvert de l’anonymat. « C’est ainsi que, en scrutant la liste nationale, on remarque que parmi les quinze premiers, à part Moustapha Niasse, Awa Guèye, Moustapha Cissé Lô, les autres sont des proches de Harouna Dia.

Il a même investi son propre frère, Daouda Dia, à la 25e place, et un autre ami du nom de Samba Keïta établi en France et qui se trouve à la 5e place sur la liste nationale », dénonce la source de Wal fadjri. Ceci, poursuit-elle, « au grand dam des grands militants et autres alliés comme Youssou Touré qui se trouve à la 43e place, Abdou Aziz Tall du mouvement Yamale à la 45e, et de l’ancien ministre, Moussa Touré, à la queue de la liste. Même Mouhamadou Ngom dit Farba, ami de Harouna Dia et griot de Macky, vient à la 13e place avant Abdou Mbow le responsable des jeunes de l’Apr. C’est à ne rien y comprendre ».

Alors, monsieur Harouna Dia aura beau à jaspiner longuement, mais quoiqu’il puisse dire, il ne pourra pas se dédouaner des faits incriminés, aux odeurs éminemment carambouilleuses.  C’est bien un Etat APR aux preuves tangibles dans son paradigme.

Non, c’est plus compliqué qu’on ne le croit, car le cynisme politique oblige tout et autorise tout. Le rapport  de force prime sur tout, quitte à perdre son âme, si on en dispose. Ici en Afrique, tout est permis.  Il faut y aller  à bras raccourci. La fin justifie les moyens, le plus fort est le meilleur, sans état d’âme. La politique est une revanche et non un sacerdoce. Tous les coups sont permis. Peu importe les moyens pour y parvenir. Normal, dans une république où tout est anormal ou presque. Point de discipline, encore  moins d’exemplarité; comme ailleurs. L’incongruité, seule,  à son comble, reste la valeur qui vaille.

Curieux ! Marchandage ou querelles de chapelle de la part du milliardaire précité, exigeant urbi et orbi 10 dix députés, dont son propre frère de sang ?  Nous sommes bien tombés des nues lorsqu’une certaine presse l’affirme, sans qu’elle soit démentie ni de près, ni de loin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes bien obligés de croire à cette presse, qui semble vendre la mèche, à moins que le président lui-même s’en explique. A contrario, on est bien dans une république des wade bis dans les mêmes faits, jadis établis.

Dans ce climat asphyxiant absolu, regrettable, il  y a sûrement tous les ingrédients d’un clash populaire, demain. Le réveil sera brutal.  Macky reste bien la version maquillée des wade. Il n’y a aucun doute sur ce point là.

 Dans ces conditions, nous nous interrogeons légitiment  sur la différence qu’il peut y avoir entre l’apr et le pds de wade, tous les deux  sont imbus du même sang, sauf que Harouna Dia n’est pas karim wade, mais reste le «  frère jumeau de Macky Sall », dont son propre frère constitue le trait d’union entre eux.

D’où le cordon ombilical, familial  de deux frères de sang- Harouna Dia et son propre frère, en rescousse, tendant à donner massivement une large majorité présidentielle au président de la république, qui ne doit sa posture qu’à l’honneur de l’opposition républicaine de Bennoo Siggile Sénégaal et de Tanor Dieng, sans oublier, bien entendu, le maire de la Cité du rail en rade, républicain tout de même.

 Même si la question est taboue, il y a bien une défaillance de la démocratie dans laquelle le vainqueur des leurres se taille la part du lion, compte de sa posture, grâce à la diligence des sentinelles des preuves bien fournies. Force est de reconnaître que la démocratie en prend un sacré coup. Et pour cause. Rien d’étonnant dans ce pays à la renverse, qui a bien perdu ses propres valeurs d’antan et pour longtemps encore, tant qu’il continue d’emprunter les mêmes schémas d’hier et aujourd’hui, qu’on maquille. C’est ce que nous appelons le changement dans la continuité.

 Nous devons avouer que nous sommes totalement  déçus de la mainmise d’un soi-disant philanthrope, qui n’en est  pas un tel, du moins, dans sa manière de faire. Derrière cet arrosage de briques infinies,  sans retenue, se cachaient, en réalité,  des ambitions politiques, très soutenues, inavouées. Pour l’instant,  dans l’échiquier politique, les  apprentis sorciers et les plus  illuminés d’entre eux, arrivent toujours à leur fin sombre.

Le combat continue !

Ahmadou  Diop

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